Comment puis-je améliorer le fait de répondre à la vie selon les élans de mon cœur sans me faire exploiter par les intérêts personnels des autres ?
Pour commencer j’ai plusieurs questions : que signifie se faire exploiter ? N’y a t-il pas un jugement de valeur dans le terme « exploiter » ? Qui se fait exploiter ?
D’autre part, qu’importe que ce soit ou pas dans l’intérêt personnel de l’autre (et comment en être sûr ?) Lorsqu’on fait un cadeau, l’autre le prend ou pas, ce n’est pas de ton ressort.
Finalement, je vois deux options :
1. Il y a une contamination de l’élan du cœur par la fausse personnalité qui cherche à faire plaisir, à avoir de la reconnaissance ou à défendre une image. Donc, vigilance pour repérer si cet élan ne couvre pas un angle mort.
2. Il s’agit bien d’un élan du cœur pur, mais il y a un manque d’écoute de l’écologie personnelle qui fait que tu découvres un peu tard que tu es allé au-delà de tes limites (physiques, morales, énergétiques…). Ceci peut être renforcé par la croyance que l’énergie est infinie, disponible en abondance et sans limite.
Illustration avec une petite histoire : Arnaud Desjardins travaillait tous les jours dans son ashram en France pour aider ses disciples, dans un élan du cœur indiscutable. À un certain point, il a eu une maladie liée au surmenage. Son maître Swami Prajnanpad lui a simplement dit de prendre un jour de repos par semaine.
Bref, mettre ses limites peut être un bienfait pour soi et pour les autres.
Je crois que c’est ce à quoi Jésus faisait référence lorsqu’il a dit : « Ne jetez pas de perles aux pourceaux ». En ce qui me concerne, je continue d’apprendre à ne pas avoir le cœur toujours ouvert. Lors d’une interaction avec quelqu’un, je prends systématiquement en compte deux hypothèses : je suppose que l’autre me contacte uniquement pour son intérêt personnel ; et simultanément je suppose le contraire. Selon le contexte, l’une de ces hypothèses aura plus de poids dès le départ. Au fur et à mesure que j’interagis avec cette personne, l’énergie qu’elle dégage alimentera de plus en plus l’une des deux hypothèses. À partir du moment où les choses sont plus claires, je deviens plus réservé ou plus ouvert. Et si l’intérêt personnel de mon interlocuteur est évident, je refuse de lui jeter mes perles. Il peut m’arriver d’utiliser l’humour pour souligner l’intérêt personnel chez quelqu’un. Mais la plupart des personnes qui agissent par intérêt personnel afin d’exploiter autrui a un comportement bien rôdé et profondément enraciné.
Et si cette situation est récurrente, je t’invite à te poser cette question : qu’est-ce que tu fais pour attirer ce genre de personnes ? Ou qu’est-ce que tu ne fais pas.
Pour moi, l’action faite à partir de l’élan du cœur ne suscite aucun doute, ni même aucun souvenir, sinon celui d’une joie subtile. Si cette question se pose, c’est qu’un trouble arrive. Ma façon de faire à ce moment-là est la pause, la prière, et le fait de laisser venir dans la confiance, sans impatience de solution.
S’il y a véritable élan du cœur, il n’y a pas d’exploitation possible par l’autre. Un signe qu’il s’agit d’un élan du cœur chez moi est le fait que je sois contente, que ce que je fais pour l’autre me donne de la joie, quelles que soient les circonstances extérieures. S’il y a questions, hésitations, titillements, je me mets immédiatement en auto observation pour essayer de repérer ce qui est touché en moi. Parce qu’en réalité, même si l’autre a fait une demande à partir de son intérêt personnel c’est son problème, pas le mien. J’ai le choix d’y répondre ou pas, c’est de ma seule responsabilité. Et si j’ai l’impression de voir l’intérêt personnel chez l’autre, quel est l’intérêt personnel en moi qui fait miroir ?
Pour donner un exemple, une de mes clientes avait pris l’habitude de me solliciter quand elle était absente durant plusieurs jours, pour que j’aille chez elle m’occuper de son vieux chat. Elle me demandait cela quasiment toutes les semaines. Etant donnée qu’elle habitait loin de chez moi, cela m’obligeait à faire un grand détour, et bien sûr sans être rémunérée. Elle jouait sur mon amour des animaux et le fait que j’aime prendre soin d’eux. Je l’ai fait volontiers quelques fois, mais à un moment donné, cette situation ne m’a plus convenu et je lui ai dit que pour mon prochain règlement, j’allais compter 1 heure en plus pour mes déplacements. Eh bien devinez quoi ? Elle m’a annoncé la semaine dernière qu’elle ne pouvait plus m’embaucher pour cause de frais d’impôts trop élevés… Étonnant non ? :). Je suis partie de chez elle en ressentant une légèreté telle que je n’en avais jamais connue, et depuis cette légèreté est toujours présente. Je me suis respectée en donnant mes limites, et j’ai respecté les valeurs intimes qui m’habitent, simplement, sans émotion, juste en affirmant ce qui me convient et ce qui ne me convient pas. Et le plus important : j’ai été honnête avec moi-même, et j’en assume les conséquences avec joie.
Je crois que tout passe par un ressenti intérieur :
– celui de l’élan naturel et spontané de la vie auquel on se donne et qu’on met en action (si l’action s’impose)
– celui qui perçoit la souillure de l’intérêt personnel sur l’élan sacré.
Lorsque le sacré est souillé, il me semble que la dynamique intérieure prend alors spontanément une autre direction qui va éviter, ou s’opposer, ou s’éloigner de l’exploitation égoïste de l’élan initial et pur.
Cela me ramène à cet élan, cette décision que j’ai nettement perçue en me retrouvant face à une personne toxique de mon entourage, que j’avais pourtant très amicalement fréquentée pendant des années. Au moment où je me suis retrouvé confronté à son comportement délétère, j’ai su immédiatement que notre relation était totalement et définitivement finie. C’était clair et net, une évidence. Là aussi, cette personne jouait sur mon élan de me mettre au service. Mais son intérêt personnel puait tellement, à ce moment-là, qu’il était impossible de conserver la moindre relation avec elle. Je conserve cet élan « d’être au service de », et je pourrais aussi ponctuellement l’avoir vis-à-vis de cette personne, mais avec une vigilance et une détermination qui sabrerait la moindre tentative de récupération.
Il me semble qu’à un certain moment ces élans du cœur se protègent eux-mêmes. Et il suffit alors de continuer à les suivre tels qu’ils s’adaptent à la situation. Peut-être aussi qu’une absence de « réaction » spontanée de l’élan du cœur, comme je viens de la décrire, vise à produire en soi un choc, une souffrance nécessaire, dans le but de calciner ou dissoudre un pan d’ombre identitaire encore caché dans un recoin de notre être ? Et si c’est le cas, vivre alors notre impuissance ou notre prétention mise à jour, notre misère…
Et pour finir, en retournant à ta question : cherche QUI souhaite s’améliorer. Qui craint de se faire exploiter ? Qui tente de contrôler tout ça ?
Juste se laisser être l’élan, prendre le risque de s’abandonner, de ne plus tenir les manettes, s’ouvrir… et là aussi prendre le risque d’être touché. Se dépouiller de sa volonté propre pour devenir le vecteur de la volonté « divine ». C’est elle qui décide, pas un quelconque moi qui se mettrait à son service.
La réponse à cette question pourrait surgir de ton ressenti corporel…. Rester centré sur le cœur et surtout à l’écoute de ton propre corps. Donne-toi du temps pour être simplement disponible à ton ressenti physique, dans le silence, en connexion avec toi-même.
Est-ce qu’il y a peut-être une alerte au niveau physique dont tu ne tiens pas compte jusqu’au plus profond, lorsque les autres te demandent un service par intérêt personnel ?
Lorsque tu penses aux demandes de tel ou tel, qu’est-ce que cela provoque au niveau physique ?
Légèreté, fatigue, joie ? Par exemple, quelque chose s’éclaire en toi ou s’assombrit ?
Quel indice apparaît qui pourrait te donner une direction ?
Comment peux-tu être exploité par les intérêts personnels des autres si tu suis ton cœur ? Les élans de ton cœur ne sont-ils pas plus forts qu’eux ? N’est-ce pas ton cœur qui te montre le chemin ?
Pour ma part il est nécessaire de bien identifier : est-ce vraiment l’élan du cœur ? N’est-il pas teinté par le mental (angle mort) ? Les registres sont vraiment différents, ils sont aux antipodes l’un de l’autre. Parfois j’en suis certaine, mais parfois je peux encore avoir besoin d’y regarder de plus près. Je sais que mon cœur me parle tout le temps, mais je ne suis pas sûre d’être tout le temps à son écoute.
Je pense que rester avec le sentiment d’être relié à l’autre, le lui dire peut-être, se sentir dans la bienveillance aidera l’un et l’autre, et être dans la gratitude d’avoir pu prendre conscience de tout ça.
Et éventuellement accueillir la souffrance nécessaire si elle se manifeste.
C’est une question que j’essaie de discerner aussi… et vis-à-vis de mes propres attentes également.
Pour discerner, je pense qu’il faut s’immerger dans le ressenti corporel et aviser en fonction des ressentis ; et mettre le mental sur off à ce moment-là !
Après coup, je repère énergétiquement les interactions qui me fatiguent, de celles qui entretiennent une dynamique, un équilibre ; et j’essaie d’adapter mon implication dans la relation avec l’autre en fonction du ressenti.
J’examinerais d’abord s’il y a un intérêt personnel en moi qui fait que j’ai laissé entrer un exploiteur dans mon univers intime. Ne fait-il pas plutôt partie des gens à éviter ?
Une fois qu’il est entré, il est nécessaire de le foutre dehors au plus vite. D’abord apprendre à ne plus y penser chaque fois qu’il tente de s’infiltrer dans les pensées (se distraire, sabrer, etc.).
Et dans un deuxième temps, organiser le fonctionnel de façon à ce que ce personnage disparaisse de ma vie.
Il y a quelques mois je me suis induit l’implant quantique que les gens toxiques ne me molestent plus jusqu’à la fin de ma vie.
Oui, la première chose est de regarder en moi, quel est l’intérêt personnel qui fait que je me permets de laisser l’autre entrer en moi. Puis, de rejeter sans pitié toute tentative de répondre à son intérêt personnel.
J’ai aussi implanté une demande « quantique » de ne plus avoir ma vie pourrie par des personnes toxiques, ceci jusqu’à la fin de mes jours.