La conscience corporelle et l’attention partagée sont des pré-requis pour la considération externe. J’ai l’impression que certains l’utilisent mal ou en font un concept. Or, ce n’est pas un concept, c’est un geste.
C’est quoi pour vous la considération externe ?
Prendre en compte l’autre. Exemple : poser un outil entre nous quand on bricole à deux et qu’on n’a qu’un outil pour deux.
Dégager le chemin pour que les personnes passent sans mettre les pieds dans le sable.
Sans oublier de se considérer soi-même au même niveau que les autres, pour éviter de tomber dans un rôle de sauveur.
Ajuster la lumière le soir pour ne pas déranger mon colocataire.
Je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais ce n’est pas de la considération externe, car la considération externe, c’est un geste qui se fait dans le moment. Avec la prise en compte du contexte des autres. C’est une extension de la conscience corporelle et de l’attention partagée.
C’est se mettre à son niveau (de l’autre).
Un endroit pour s’entraîner, par exemple, c’est par rapport à la voix. Quand vous vous adressez à un groupe, votre voix doit être adaptée, parler assez fort et de façon claire. Et réciproquement, quand vous êtes à un mètre d’une personne, il est inutile de parler très fort. Ça peut-être un indicateur que vous êtes identifié à ce que vous allez dire et que vous perdez la conscience corporelle.
J’ajouterai l’adaptabilité. Pour un même contexte, l’action peut être différente.
En plus de la considération externe, il y a le fait que c’est dans le moment.
Dans la considération externe, souvent, on prend en compte les autres plus que soi-même, ou au moins autant. Je disparais dans ce moment.
C’est aussi ce qu’on partage quand on fait des cercles de paroles et qu’on pointe à l’autre personne ce qui lui convient et aussi quand on ne lui pointe pas des fois si on ressent qu’elle ne peut pas l’intégrer ou comprendre sur le moment.
La considération externe n’est pas seulement la considération des autres. Ça les englobe, mais ça prend tout le contexte, la situation du moment.
Il y a aussi absence de considération interne. On ne peut pas être dans la considération externe si on est dans la considération interne. Elle aussi liée à la vraie humilité. On considère le besoin de l’autre avant le sien. Et je me demande même si ceci n’est pas dans la valeur de base de tous.
Donc ça se dessine de plus en plus : conscience corporelle, attention partagée, je suis, considération externe, valeur de base…
Ça peut aussi être de s’abstenir de dire ou de faire.
Et ça peut-être le courage de dire quelque chose à l’autre. Ça correspond au niveau 2 du travail. Ça peut-être de dire merci, mais aussi de pointer quelque chose.
Ça peut être aussi de dire NON. C’est très important.
Il vaut mieux dire NON que de dire oui avec la considération interne.
Évidemment, dans la vie de tous les jours, c’est à adapter.
Ça dépend aussi de ce qu’on sent chez les autres.
Mais il peut aussi y avoir des stratégies. Quand tu connais bien les personnes, tu trouves des stratégies adaptées.
Et parfois, on est dans une situation extrême où rien n’est possible et ça renvoie à l’impuissance.
Dans ce cas-là, on peut prendre l’autre en compte, mais effectivement, une action est impossible.